28 Nov 2023 12:42:38

Les Baoulé sont une communauté en Côte d'Ivoire, principalement localisée dans la région centrale du pays, à proximité des villes de Bouaké et de Yamoussoukro.

Le mariage coutumier revêt une importance particulière, car il unit non seulement les individus, mais aussi les familles et même les communautés. Cette solidarité se manifeste lors des grandes célébrations, où des places sont réservées pour la belle-famille. La construction de telles relations repose sur la communication et des offrandes matérielles.

Dans la culture Baoulé, c'est l'homme qui prend l'initiative de demander la main de la femme, avec son consentement. Il est important de souligner que le mariage forcé est strictement interdit parmi les Baoulé.

Chez les Baoulé, le mariage coutumier se déroule généralement en 3 phases.

1-Le mariage traditionnel en pays Baoulé : Les fiançailles ou Assoman ou Soman

Tout d'abord, le processus commence par l'identification d'une jeune femme potentielle pour le mariage, suivie de la cour assidue.

Un élément essentiel de cette étape est la recherche d'un Adjanou-di'nfouè, qui jouera le rôle de témoin tout au long du processus. Il est important de noter que dans la culture Baoulé, le terme "Adjanou-di'nfouè" désigne l'individu, homme ou femme, qui agit en tant qu'intermédiaire entre le gendre et la belle-famille. Cette personne est chargée de résoudre tous les problèmes qui peuvent survenir, et elle joue un rôle crucial en veillant à ce que le gendre participe activement à leur résolution.

Une relation est soigneusement établie entre la jeune femme et l'Adjanou-di'nfouè pour officialiser cette démarche.

Des cadeaux et offrandes sont offerts à la fiancée pour marquer l'intention de mariage. Parallèlement, des boissons sont présentées au père de la fiancée de manière sporadique pour maintenir les liens et l'accord entre les familles.

Le prétendant contribue financièrement aux projets ou aux besoins de la famille de la fiancée pour démontrer son engagement.

Enfin, des présents tels que du gibier et du poisson sont apportés pour honorer la famille de la fiancée et renforcer les relations.

2-Le mariage coutumier chez les Baoulé :  Le kôkô

Le mariage coutumier chez les Baoulé comprend une étape particulière appelée "Le kôkô". Cette étape revêt une grande importance dans le processus matrimonial, car elle symbolise l'établissement de liens affectifs et de responsabilité envers la famille de la fiancée. Cette étape du kôkô revêt la signification des fiançailles.

C'est à ce moment que l'homme se présente officiellement aux parents de sa future épouse. Lors de cette cérémonie solennelle, il est de coutume de présenter quatre bouteilles de liqueur Gin.

  • Une bouteille est destinée à la famille maternelle,
  • une autre à la famille paternelle,
  • une troisième à la communauté des ressortissants du village lorsque la cérémonie a lieu en ville,et enfin,
  • La quatrième bouteille est consommée sur place pour servir de témoin aux fiançailles.

Après cette étape, on peut alors passer à la prochaine étape tout aussi symbolique : la dot. Cette transition marque le début de la préparation du mariage proprement dit.

3-L’union traditionnelle en pays Baoulé : La dot ou Adja-liké

 

Après le "Kôkô", vient la dot qui est l'occasion d'une grande célébration.

Retrouvez, en guise d’indications, les éléments traditionnellement inclus dans la dot :

  • Huit (08) bouteilles de bonnes liqueurs, ou douze (12) liqueurs si le fiancé n'a pas effectué le kôkô, ce qui représente une manière de compenser les quatre bouteilles du kôkô.
  • Un (01) sac de sel, car le sel était autrefois une denrée rare et précieuse.
  • Deux (02) bons draps destinés au père et à la mère de la fiancée, même si ces derniers ne sont plus en vie, car il est symboliquement nécessaire de renouveler ces draps en raison de l'utilisation antérieure par la fiancée.
  • Au moins quatre (04) complets de bons pagnes pour la fiancée, afin de rassurer les parents sur le fait que leur fille ne sera pas dépourvue de vêtements.
  • Une somme d'argent, dont le montant peut varier en fonction des moyens du fiancé, mais qui est généralement d'au moins 30 000 F CFA. Cette somme est destinée à couvrir les frais de couture des pagnes de la fiancée.

En principe, en cas de divorce, aucun remboursement n'est prévu. Cependant, ces derniers temps, on rapporte de plus en plus de demandes de remboursement. Cela s'explique par les montants de plus en plus élevés et les objets de grande valeur demandés lors de la dot. Par conséquent, certaines juridictions commencent à ordonner des remboursements.

Il est à noter que les deux étapes, à savoir le kôkô et la dot, sont généralement réalisées de manière distincte. Cependant, il est possible de les combiner si les familles le souhaitent.

Après toutes ces étapes, vient le mariage civil et religieux des époux. Dans les sociétés africaines, le mariage coutumier revêt une grande importance, mais en raison de la dimension sociale du mariage civil, il reste également crucial.

Finalement, il est important de souligner que la dot avait été interdite par la législation ivoirienne depuis 1964, conformément à l'article 20 de la loi N° 64-381 du 7 octobre 1964. Cependant, cet article a été abrogé par une nouvelle loi adoptée en juin 2019. Par conséquent, la pratique de la dot est à nouveau autorisée, bien que dans les faits, elle n'ait jamais été véritablement interdite.