28 Nov 2023 12:41:15
Les Abidji sont un groupe ethnique de la Côte d'Ivoire, principalement concentrés dans le département de Sikensi, situé à environ 100 kilomètres au nord-est d'Abidjan, le long de la route menant à N'Douci. Dans la culture des Abidji, comme c'est souvent le cas chez de nombreuses communautés Akans, le mariage coutumier et le mariage civil revêtent une importance capitale et engagent profondément les familles des futurs mariés. Le mariage coutumier se déroule généralement en deux phases distinctes, connues sous les noms de “Kôkôkô” et “Sika Akkarô” qui peuvent être combinées en une seule célébration ou se dérouler de manière distincte.
 

Le mariage traditionnel chez les Abidji : Le Kôkôkô ou les fiançailles

Cette onomatopée bien connue désigne le bruit des coups frappés à la porte lorsqu'on souhaite entrer dans une maison. Cependant, lorsqu'il s'agit de fiançailles chez les Abidji, elle prend une signification particulière. Elle représente la demande de permission adressée à la future belle-famille en vue d'obtenir leur autorisation pour prendre leur fille comme compagne. Cette cérémonie, qui est généralement très sobre et implique uniquement les deux familles, marque le début du processus matrimonial. Elle symbolise le respect des traditions et des valeurs culturelles chez les Abidji et déclenche le chemin vers le mariage à venir.
Lors de cette cérémonie, le prétendant apporte généralement :
  • 1 ou 2 bouteilles de liqueur : Ces bouteilles de liqueur sont un geste symbolique de respect envers la famille de la fiancée.
  • Une somme symbolique : Le prétendant offre également une somme d'argent, qui varie généralement entre 10 000 et 25 000 F CFA, en fonction des coutumes et des accords convenus.
  • 1 bouteille de liqueur pour la famille paternelle de la fiancée : Cette bouteille de liqueur est spécifiquement destinée à la famille du père de la fiancée, marquant ainsi le respect envers eux.
  • 1 bouteille de liqueur pour la cérémonie : Une autre bouteille de liqueur est souvent consommée lors de la cérémonie elle-même, et elle sert également de témoin symbolique des fiançailles.
Ces gestes et offrandes ont une signification profonde dans la culture des Abidji et sont destinés à témoigner du sérieux de l'intention du prétendant à prendre la fille comme épouse.
 

Le mariage traditionnel chez les Abidji : Le Sika Akkarô ou la dot

Arrivée du futur marié chez sa belle famille
Après la cérémonie du Kôkôkô, les fiançailles représentent une occasion de célébration ouverte aux amis et aux connaissances des futurs mariés. Qu'ils arrivent dans le village la veille ou le jour même de l'événement, le LOUHOUYI de la fiancée (le confident de la mariée) joue un rôle central ce jour-là. En collaboration avec la famille de la fiancée, il supervise l'hébergement des invités, les assigne à des familles d'accueil qui les prennent en charge, et les informe sur les coutumes et le comportement attendu lors des négociations qui auront lieu.
 
Pendant la cérémonie, les deux familles sont positionnées de part et d'autre, face à face. Un représentant de la famille du fiancé est désigné comme porte-parole, tandis qu'un émissaire est choisi au sein de la famille de la fiancée pour agir comme avocat et négociateur en faveur du futur marié, en particulier pour discuter à la baisse du montant de la dot. Après les salutations d'usage, le porte-parole explique la raison de la visite de sa famille, lançant ainsi le début des négociations.
 
La cérémonie peut débuter par un petit jeu qui a pour objectif d'évaluer la patience du prétendant et de sa famille. Ce jeu vise à mettre à l'épreuve la détermination du futur marié et sa ferme volonté d'épouser sa promise.
Assis au milieu des deux groupes familiaux sur un trône spécialement orné pour l'occasion, le futur marié tourne le dos à sa propre famille, faisant face à sa future belle-famille pour se soumettre à ce jeu à la fois excitant et parfois exaspérant. 
 
Le trône, normalement réservé à sa fiancée mais resté vide, devient son siège d'attente pendant toute la durée des négociations et des festivités.
 
Devant lui, des jeunes filles, souvent des sœurs ou des amies de la mariée, revêtent des tenues spéciales pour l'occasion et se cachent sous des pagnes. Une par une, ces filles défilent devant lui, et il examine attentivement leur démarche, leur taille, leur morphologie pour déterminer s'il s'agit de sa bien-aimée ou non. Ce jeu est un test de sa connaissance de sa fiancée.
 
Pendant ce temps, on peut le faire patienter longuement en prétextant divers scénarios, tels que la fuite de sa promise et le lancement de recherches pour la retrouver, son voyage vers un village voisin accessible uniquement à pied, nécessitant donc une longue attente. Ou encore, on peut prétendre que sa fiancée est en route mais qu'il doit fournir de l'argent pour l'essence d'une moto ou réparer une moto tombée en panne, ce qui ajoutera à ses dépenses, etc.
 
Il revient au futur marié et à sa famille de conserver leur sang-froid et de participer à toutes les petites astuces orchestrées par la famille de la mariée, car c'est le prix à payer pour obtenir la main de la fiancée.
 
Pendant ce temps, la fiancée est maintenue dans un lieu tenu secret depuis la veille de la cérémonie. Elle est prise en charge par des femmes âgées qui possèdent une vaste expérience dans les affaires du foyer. Elles lui prodigueront des conseils, des astuces et des secrets pour garantir une vie conjugale réussie et durable. Au petit matin du jour convenu, toute l'attention se porte sur elle. Une équipe se charge de sa toilette et de son habillage, tandis que d'autres familles contribuent en rassemblant de l'or et divers bijoux pour la parer de ses plus beaux atours, la préparant ainsi à retrouver son bien-aimé.
 
Arrivée de la mariée sur le lieu de la cérémonie
 
Enfin, la fiancée fera son apparition de loin, vêtue de somptueuses tenues d'apparat qui la font ressembler à une déesse. Elle émerge au milieu d'une foule en liesse, qui entonnent des chants de joie et de louanges. À ses côtés, son "louhouyi", sera lui aussi paré de pagnes traditionnels et de bijoux en or. Elle sera alors conduite et installée aux côtés de son fiancé, et les négociations entre les deux familles se poursuivront en vue de parvenir à un montant de dot considéré comme raisonnable pour sceller cette union.
 

Les composants de la dot chez les Abidji

Parmi les éléments traditionnels qui composent la dot chez les Abidji, on retrouve généralement :
  • Une somme symbolique : Elle est requise lors des négociations de dot, principalement pour compenser en partie les dépenses que les parents ont engagées pour l'éducation et les soins de leur fille. Il est important de noter que cette somme peut être significative, mais elle ne doit en aucun cas être interprétée comme l'achat de la mariée. Elle reflète plutôt la valeur culturelle attribuée à la femme et son rôle dans la société.
  • Des bouteilles de liqueur, des casiers de bières et de sucrerie,
  • Des complets de pagne,
  • Du sel, du tabac,
  • Des cure-dents, du cola,
  • Des pots de Bangui,
  • De l’huile de palme.
Il est essentiel de noter que les éléments de la dot mentionnés précédemment peuvent varier en fonction des villages, des familles et d'autres critères tels que la qualité des relations antérieures entre le prétendant et sa future belle-famille, sa situation sociale, son origine ethnique, etc. Les négociations de dot sont souvent influencées par ces facteurs et peuvent être adaptées pour refléter les spécificités de chaque mariage coutumier chez les Abidji.
La cérémonie se conclura par une libation sur la terre, où une boisson sera versée au sol, accompagnée de paroles prononcées pour bénir les époux et pour recommander leur union aux ancêtres protecteurs. 
 
Ensuite, la fête se poursuivra avec des danses joyeuses et un partage généreux de nourriture, dans une atmosphère de convivialité et de célébration.
 
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