Les Yacouba également connus sous le nom de Dan, résident principalement à l’Ouest de la Côte d'Ivoire, vers Man, Danané, Biankouma, Zouan Houyé, et alentour. On les retrouve également de l'autre côté des frontières, au Libéria et en Haute-Guinée.
Dans la culture traditionnelle des Yacouba, le mariage coutumier représente une véritable alliance amicale entre deux familles, et par extension, entre deux communautés.
Toutes ces relations entre membres de la famille sont scellées par le versement de la dot.
C’est le neveu du futur époux ou l’un de ses amis qui joue le rôle d’harmonisateur ou le témoin pendant le mariage coutumier chez les Yacouba.
Portant le nom de “Kihâh”, il est chargé de résoudre les conflits qui surviendront au sein du futur couple. Il représente aussi la principale référence durant la restitution des biens matériels de la dot au cas où le mariage était rompu.
Le mariage coutumier chez les Yacouba
Le futur marié verse la dot en nature ou en espèces. Dans la ville de Biankouma,la liste de dot est constituée :
- de la cola,
- du vin de palme,
- du bétail (béliers ou boeufs),
- de gros boubous traditionnels,
- des fûts d’huile de palme,
- de l’argent (entre 10 et 600.000 F CFA).
Le futur couple est généralement soumis au regard de tous les membres de la famille, ce qui rend fréquemment le divorce compliqué.
Lorsqu'une femme est dotée, elle devient un membre à part entière de la famille en question. En cas de décès de son époux, lors de la répartition de l'héritage, cette femme et les enfants sont traditionnellement remis au frère cadet, ou à défaut, au frère aîné.
Néanmoins, il arrive que la volonté de la veuve soit prise en considération. Elle a la possibilité de décider de quitter cette famille ou de rester, notamment pour prendre soin de ses enfants qui sont peut-être encore jeunes.
Après que la dot ait été partiellement ou intégralement versée, pendant la saison des travaux agricoles, le père de la fiancée sollicite l'aide de son futur gendre pour les travaux à la ferme. Une fois ces tâches accomplies avec succès, le père de la jeune femme, satisfait, invite sa fille à accompagner son futur mari. En cours de route, le fiancé, épaulé par ses amis ou un médiateur, doit convaincre définitivement la fiancée de rejoindre leur nouveau foyer conjugal.
En cas de divorce à Biankouma, la coutume veut que la dot soit intégralement remboursée par les parents de la femme si le divorce est initié par elle. Cela peut se produire lorsqu'elle est surprise à plusieurs reprises en flagrant délit d'adultère ou lorsqu'elle choisit de vivre en concubinage avec un autre homme.
Cependant, si c'est l'époux qui prend la décision de répudier sa femme, il n'a droit à aucun remboursement de la dot.
La pratique de la dot à Biankouma est une tradition ancestrale qui vise principalement à renforcer le mariage, en particulier en réduisant le taux de divorce.